Le consentement est le fait de se prononcer en faveur de l’accomplissement d’un projet ou d’un acte.
En tant que famille féministe, cette notion en est une d’importance! Le consentement dépasse largement le consentement sexuel et nous croyons que ça commence dès les premières années de vie dans ce qui pourrait être nommé le consentement corporel. Dans l’enfance, cette notion de respect envers soi prend racine dans toute action impliquant le corps. Mon corps, c’est mon corps, ce n’est pas le tien.
Sans entrer en profondeur de l’histoire des droits des femmes *, je ne peux passer sous silence que les femmes se battent encore pour acquérir les droits sur leur propre corps. Droit de s’habiller comme bon leur semble, droit de choisir le.la partenaire de vie, droit de dire non, droit de choisir d’avoir ou non des enfants, droit au respect de leur corps lors d’un accouchement, droit à l’intégrité (excision, repassage des seins), droit de s’éduquer, de travailler, droit de choisir. Autant de sujets tristement encore d’actualité. Et si le respect de soi et des autres débutait dans l’enfance? Et si les ancrages les plus solides partaient des racines?
Quelques suggestions à la maison :
- Nous considérons qu’il ne faut pas imposer à un enfant de recevoir et donner des bisous ou toute forme d’affection s’il ne le désire pas. Ceci vaut pour nous les parents, les membres de la famille, l’entourage et les étrangers. Oui, même si parfois nous en avons très envie devant leur frimousse craquante, nous considérons qu’il faut respecter leur choix.
- Il est pour nous essentiel d’apprendre à toute la tribu de savoir accepter un refus (de se faire toucher, de recevoir de l’affection, de vouloir avoir sa bulle) et du même coup, ne pas faire culpabiliser. Ex. » Tu n’es pas gentille avec moi! ». En disant non, l’enfant apprend à affirmer ce qu’il aime et n’aime pas et il est important pour nous de les encourager à prendre conscience de leurs limites et de les nommer. Ce point vaut pour les adultes entourant l’enfant autant que les frères et soeurs.
- Tous les membres de la famille tentent de ne pas intervenir dans la bulle de l’autre sans son consentement et le faire avec douceur et respect lorsque nous y sommes invité.
- Ici, on ne chatouille pas les enfants, un point c’est tout! Afin de partager de la complicité physique et permettre à l’enfant de prendre conscience de son corps, nous optons plus pour l’allaitement et le portage en bas âge, les massages, le cododo, des dessins dans le dos, etc. Autant d’occasion d’être en proximité sans entrer dans des jeux de pouvoir et de domination physique.
- Les enfants devrait être confortable dans leur corps et dans leurs habits. Nous leur offrons des vêtements adaptés à leur besoin de mouvement. Les soins du corps sont effectués avec respect, de la coiffure qui leur permettent de jouer librement aux ongles qui ne sont pas taillés trop courts ainsi que les crèmes que nous appliquons seulement s’ils acceptent;
- Nous enseignons aux enfants à respecter l’intimité, la leur et celle des autres. Avec une famille nombreuse, c’est parfois un enjeux. La salle de bain peut être un lieu très en demande, mais nous nous efforçons de respecter le bain et la toilette comme espace personnel d’intimité.
Je ne peux m’empêcher de mettre ici un lien vers ce maintenant célèbre vidéo, qui fait le parallèle entre le consentement sexuel et une invitation à boire une tasse de thé. Avec la voix incomparable de Bernard Derôme, quand même!
Le consentement, c’est aussi simple que le thé!